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Contes Arabes. ^ù^
à ce qui m'intérefTe plus particulièrement, ap-
prenez-moi , je vous en conjure , comment vous
vous trouvez du traitement d'un homme aufli
méchant & aufli perfide. Depuis que je fuis eti
ce lieu , reprit la princsiTe , il ne s'efi: préfenté
devant moi qu'une fois chaque jour ; & je fuis
bien perfuadée que le peu de fatisfadion qu'il
tire de fes vifites, fait qu'il ne m'importune pas
plus fouvent. Tous les difcours qu'il me tient
chaque fois, ne tendent qu'à me perfuader de
rompre la foi que je vous ai donnée , & de
le prendre pour époux, en voulant me faire
entendre que je ne dois pas efpérer de vous
revoir jamais ; que vous ne vivez plus , & que
le fultan mon père vous a fait couper la tête»
Il ajoute , pour fe juftifier, que vous êtes un
ingrat , que votre fortune n'eft venue que de
lui , & mille autres chofes que je lui laifle dire»
Et comm.e il ne reçoit de moi pour réponfe
que m.es plaintes douloureufes & mes larmes,
il eft contraint de fe retirer aufli peu fatisfait
que quand il arrive. Je ne doute pas néanmoins
que fon intention ne foit de laiflTer paffer mes
plus vives douleurs , dans Tefpérance que je
changerai de fentiment, & à la fin d*ufer de
violence fi je perfévère à lui faire réfiftance.
Mais , cher époux , votre p^éfence a déjà diffi-
pé mes inquiétudes.
liiv

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