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(508)
4^2 Les mille et une Nuits,
En ce momerit , le grand -vifîr apperçut
que la populace qui avo't forcé les cavd ers ,
& qui avoit rempli la place , venoit c'efcala-
der les murs du palais en placeurs endroits ,
& commeiçoit à les démolir pour faire brè-
che. Avant que le fultan donnât le (îgnal , il
lui dit : Sire , je fupplie votre majefté de pen-
fer mûrement à ce qu'elle va faire: elle va cou-
rir rifque de vo.r fon palais forcé; & fi ce mal-
heur arrivoit , Tévénement pourroit en être
funefic. Mon palais forcé , reprit le fultan , qui
peut avoh- cette audace ? Sire, répartit le grand*
vifïr , que votre majefté jette les yeux fur les
murs ce fon priais & fur la place , elle con-
noîtra la vérité de ce que je lui dis.
L'épouvante du fultan fut fi grande quand
il eut vu une émotion fi vive & fi animée , que
dans le moment même il commanda au bour-
reau de remettre fon fabre dans le fourreau ^
d*ôter le bandeau des yeux d'Aladdin, & de le
laifler libre. Il donna ordre aufli aux chiaoux
de crier que le fultan lui faifoit grâce , & que
chacun eût à fe retirer.
Alors tous ceux qui étoient déjà montés au
haut àzî. murs du palais , témoins de ce qui
venoit de fe pafTer, abandonnèrent leur defFein.
Ils defcendirent en peu d'inftans ; ti pleins di2
joie d'avoir fauve la vie à un homme quiîs ai-

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