J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 10

3<54 Les mille et une NiriTs,
fuflîez fouvenu de lui , & que vous n'euffie^
imploré fou fecours. Elle dit encore beaucoup
de chofes, en déteftant toujours la trahifon
que le magicien avoit faite à fon fils ; mais en
parlant , elle s'apperçut qu Aladdin , qui n'avoit
pas dormi depuis trois jours , avoit befoin de
repos. Elle le fit coucher, & peu de tenis après
elle fe coucha auffi.
Aladdin, qui n'avoit pris aucun repos dans
le lieu fouterrain où il avoit été enfeveli à
delfein qu'il y perdît la vie, dormit toute la
nuit d'un profond fommeil , & ne fe réveilla
«que le lendemain fort tard. Il fe leva ; & la
première chofe qu'il dit à fa mère , ce fut qu'il
?voit befoin de manger , & qu'elle ne pouvoit
lui faire un plus grand plaifir que de lui don-
ner à déjeuner^ Hélas, mon fils, lui répondit
fa mère, je n'ai pas feulement un morceau de
pain à vous donner , vous mangeâtes hier au
foir le peu de provifions qu'il y avoit dans la.
maifon ! mais donnez-vous un peu de patience,
je ne ferai pas long-tems à vous en apporter..
J'ai un peu de fil de coton de mon travail ; je
vais le vendre, afin de vous acheter du pain,
& quelque chofe pour notre dîné. Ma mère ,
reprit Aladdin , réfervez votre fil de coton pour
une autre fois, & donnez -moi la lampe quQ
j'apportai hier j j'irai la vendre, & l'argent quet