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Contes Arabes. ^6^
îf ne connoifToit pas encore la vertu. Quand
il eut fini ce récit : Il n'eft pas néceflaire de
vous en dire davantage , dit-il à fa mère , le
refte vous eft connu. Voilà enfin quelle a été
mon aventure , & quel efl: le danger que j'ai
couru depuis que vous ne m'avez vu.
La mère d'Aladdin eut la patience d'enten-
dre ce récit merveilleux & furprenant, & en
méme-tems fi affligeant pour une mère qui ai-
moit fon fils tendrement, malgré fes défauts,
fans l'interrompre. Dans les endroits néanmoins
les plus touchans , & qui faifoient connoître
davantage la perfidie du magicien afriquain,
elle ne put s'empêcher de faire paroître com-
bien elle le déteftoit , par les marques de fon
indignation ; mais dhs qu'Aladdin eut achevé,
elle fe déchaîna en mille injures contre cet
impofteur : elle l'appela traître , perfide , bar-
bare , aflaflîn , trompeur , magicien , ennemi &
deftrufteur du genre humain. Oui, mon fils,
ajouta-t-elle , c'eft un magicien , & les magi-
ciens font des peftes publiques ; ils ont com-
merce avec les démons par leurs enchantemens
& par leurs forcelleries. Béni foit dieu , qui
n'a pas voulu que fa méchanceté infigne eût
fon effet entier contre vous : vous devez bien
le remercier de la grâce qu'il vous a faite ; la
mort vous étoit inévitable, fi vous ne vous

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