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^C o N T E s Arabes; 50^,
îa plus grande afflidion qui pouvoit jamais
m'arriver par la mort de Nouzhatoul- Aouadat
ma chère époufe , que vous honoriez de vos
bontés.
Mefrour fut attendri à ce difcours , &: il ne
îui fut pas poflible de refufer quelques larmes
â la mémoire de la défunte. Il leva un peu le
drap mortuaire du côté de la tête pour lui
voir le vifage qui étoit à découvert ; & en le
laifiant aller après l'avoir feulement entrevue :
Il n'y a pas d'autre dieu que dieu , dit-il avec
un foupir profond ; nous devons nous foumet-
tre tous à fa volonté , & toute créature doit
retourner à lui. Nouzhatoul- Aouadat ma bon-
ne foeur , ajouta-t-il en foupirant , ton deftin
a été de bien peu de durée : dieu te faffe
miféricorde. Il fe tourna enfuite du côté
d'Abou Haflan qui fondoit en larmes : Ce n'eft
pas fans raifon , lui dit-il , que l'on dit que
les femmes font quelquefois dans des abfences
d'efprit qu'on ne peut pardonner. Zobéïde ,
toute ma bonne maîtreffe qu'elle eft , eft dans
ce cas-là. Elle a voulu foutenir au calife , que
c'étoit vous qui étiez mort , de non votre
femme : & quelque chofe que le calife lui ait
paru dire au contraire , pour la p erfjader , en
lui aiTurant même la chofe très-fcriaufement ,
il n'a jamais pu y réuffir. Il m'a même pris 4
Toms X, V.

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