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Contes Arabes. 305
drez , qu'elle n'eft plus au monde , & qu'Abou
HafTan fe porte bien.
Ne penfez pas le prendre par-là , répliqua
Zobéïde ; j'acceptt la gageure. Je fuis fi peB-
fuadée de la mort d'Abou HalTan , que je
gage volontiers ce que je puis avoir de plus
cher contre ce que vous voudrez , de quel-
que peu de valeur qu'il foit. Vous n'ignorez
pas ce que j'ai en ma difpofition , ni ce que
i'aime le plus félon mon inclination.; vous n'a-
vez qu'à choifir & à propofer , je m'y tiendrai ,
de quelque conféquence que la chofe foit pouc
moi.
Puifque cela eft ainfi , dit alors le calife , je
gage donc mon jardin de délices, contre votre
palais de peinture : l'un vaut bien l'autre. H
ne s'agit pas de favoir , reprit Zobéïde , fi
votre jardin vaut mieux que mon palais ; nous
ti'en fommes pas là-deflus. Il s'agit que vous
ayez choifi ce qu'il vous a plu de ce qui m'ap-
partient , pour équivalent de ce que vous ga-
gez de votre côté : je m'y tiens, & la gageure
eft arrêtée. Je ne ferai pas la première à m'en
dédire , j'en prends dieu à témoin. Le calife
fit le même ferment ; & ils en demeurèrent là
en attendant le retour de Mefrour.
Pendant que le calife & Zobéïde contef-
toient fi vivement & avec tant de chaleur fur

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