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Contes Arabes, iij^
ftiaîs à fa perfonne même ; & fur le champ il
iui fit donner par fon tréforier particulier une
bourfe de mille pièces d'or. Abou Haflan fit de
profonds remercimens au calife , qui le quitta
pour aller tenir confeii feîon la coutume.
Abou HafTan prit ce tems-là pour aller au
plutôt informer fa mère de tout ce qui fç
paflfoit , & lui apprendre fa bonne fortune. Il
lui fit connoître que tout ce qui lui étoit arrivé
n'étoit point un fonge ; qu'il avoit été calife,
& qu'il en avoit réellement fait les fondions
pendant un jour entier , & reçn véritablement
les honneurs ; qu'elle ne devoit pas douter de
ce qu'il lui difoit , puifqu'il en avoit eu la con-
firmation de la propre bouche du calife même.
La nouvelle de l'hiftoire d'Abou Haflan ne
tarda guère à fe répandre dans toute la vills
de Bagdad j elle paffa même dans les provinces
volfînes , & delà dans les plus éloignées , avec
les circonftances toutes fmgulières & divertif-
fantes dont elle avoit été accompagnée.
La nouvelle faveur d'Abou Haflan le rendolt
extrêmement aflidu auprès du calife. Comme
il étoit naturellement de bonne humeur , &
qu'il faifoit naître la joie par-tout ou il fe
trouvoit , par fes bons mots & par fes plai-
fanteries , le calife ne pouvoit guère fe pafler
de lui , & il ne faifoit aucune partie de diver-
Si,

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