Skip to main content

‹‹‹ prev (255)

(257) next ›››

(256)
^2 Les MItLE ET UNE NuiT^i
ne comprendrai jamais ? Je m'en remets dont
entre les mains de dieu qui fait Se qui connoît
tout.
Abou HafTan étolt encore occupé de ces pen*
fées & de ces fentimens , quand fa mère arriva»
Elle le vit fi exténué & fi défait , qu'elle en ver-
fa des larmes plus abondamment qu'elle n'avoit
encore fait jufqu'alors. Au milieu de fes fan-
glots , elle le falua du falut ordinaire , & Abou
Haflan le lui rendit , contre fa coutume depuis
qu'il étoit dans cet hôpital. Elle en prit un bon
augure : Fié bien , mon fils , lui dit-elle , en
eifuyant fes larmes , comment vous trouvez-
vous ? En quelle affîette eft votre efprit ? Avez-
vous renoncé à toutes vos fantaifies & aux
propos que le démon vous avoir fuggérés ?
Ma mère , répondit Abou Haffan d'un fens
raflis & fort tranquille , & d'une manière qui
peignoir la douleur qu'il reflentoit des excès
auxquels il s'étoit porté contr'elle , je recon-
fiois mon égarement , mais je vous prie de me
pardonner le crime exécrable que je détefle ,
& dont je fuis coupable envers vous. Je
fais la même prière à nos voifins , à caufe
du fcandale que je leur ai donné. J'ai été abufé
par un fonge , mais un fonge fi extraordinaire
& fi femblable à la vérité , que je puis mettre
en fait , que tout autre que moi , à qui il fe-j

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence