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Contes Arabes. 227
^t pas moins charmé que la première fois.
Quand la dame eut achevé, Abou Hafïim
qui vouloit la louer comme elle le méritoit ,
vuida le verre auparavant tout d'un^trait. Puis
tournant la tête du côté de la dame comme
pour lui parler , il en fut empêché par la pou-
dre qui fit fon effet (i fubitement , qu'il ne fit
qu'ouvrir la bouche en bégayant. Auiîîtôt (es
yeux fe fermèrent ; & en hdflant tomber fa tête
jufques fur la table , comme un homme accablé
de fommeil , il s'endormit auffi profondément
qu'il avoit fait le jour précédent environ à la
même heure , quand le caîife lui eut fait pren-
dre de la même poudre ; & dans le même inf-
tant une des dames qui étoit auprès de lui , fut
affez diligente pour recevoir le verre qu'il laifla
tomber de fa main- Le calife qui s'étoit donné
lui-même ce divertiffement avec une fatisfac-
tion au-delà de ce qu'il s'en étoit promis , &
qui avoit été fpedateur de cette dernière
fcène , auffi-bien que de toutes les autres qu'A-
bou Haflan lui avoit données , fortit de l'endroit
où il étoit & parut dans le fallon tout joyeux
d'avoir fi bien réufii dans ce qu'il avoit ima- *
giné. Il commanda premièrement qu'on dépouil-'
lât Abou Haffan de l'habit de calife dont on
l'avoit revêtu le matin , & qu'on lui remît
Gelui dont il étoit habillé il y avoit vingt- quatre^

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