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Contes Arabes. i^^
apparemment trouver un moyen pour arrêter le
cours de ce défordre ? Vous l'avez dit , repartit
Abou HafTan ; & laXeule chofeque je demande-
rois à dieu pour cela, ce feroit d'être calife à la
place du commandeur des croyans , Haroun AI-
rafchid , notre fouverain feigneur & maître , feu-
lement pour un jour. Que feriez-vous fî cela
arrivoit , demanda le calife ? Je ferois une chofe
d'un grand exemple, répondit Abou Haflan ,
& qui donneroit de la fatisfadion à tous les
honnêtes gens. Je ferois donner cent coups de
bâton fur la plante des pies à chacun des
quatre vieillards , & quatre cens à Timan ,
pour leur apprendre qu'il ne leur appartient
pas de troubler de de chagriner ainiî leurs
voifins.
Le calife trouva la penfée d'Abou Halfan
fort plaifante ; & comme il étoit né pour les
aventures extraordinaires , elle lui fit naître l'en-
vie de s'en faire un divertllTem-ent tout fingu-
lier. Votre fouhait me plaît d'autant plus, dit
le calife , que je vois qu'il part d'un cœur droit,
& d'un homme qui ne peut fouffrir que la
malice des raéchans demeure impunie. J'au-
rois un grand plaifir d'en voir l'effet ; & peut-être
n'eft - il pas auifi impofiibîe que cela arrive ,
que vous pourriez vous l'imaginer. Je fuis per-
Tome X, N

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