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îS<5 Les' mille et une Nutt^J
tafles près de lui, & prit foin que fa mère Tife
fouper l'efclave du calife.
Quand le feint marchand de Mouflbul , c'eft-
à-dire le calife, & Abou HaiTan fe furent re-
mis à table , Abou Hafian , avant de toucher
au fruit , prit une tafle, fe vetfa à boire le prc^
Hiier , & en la tenant à la main : Seigneur , dit-
il au calife , qui étoit félon lui un marchand
de Mouflbul , vous favez comme moi que le
coq ne boit jamais qu'il n'appelle les poules
pour venir boire avec lui : je vous invite donc
à fuivre mon exemple. Je ne fais ce que vous
çn penfez ; pour moi il me femble qu'un homme
qui hait le vin & qui veut faire le fage, ne
l'eft pas. Laiflbns-Ià ces fortes de gens avec leur
humeur fombre & chagrine , & cherchons la
joie; elle efl dans la tafle, & la tafle la commu-
nique à ceux qui la vuident.
Pendant qu'Abou Haflan buvoit : Cela me
plaît , dit le calife en fe faififlant de la taflfe qui
lui étoit deftinée , & voilà ce qu'on appelle un
brave homme. Je vous aime de cette humeur,
& avec cette gaieté j'attends que vous m'en
verfîez autant.
Abou Hafian n'eut pas plutôt bu ^ qu'en rem-
pîiflant la tafle que le calife lui préfentCMt t
Goûtez, feigneur, dit -il, vous le trouvères
bon.

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