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(154)
t42 Les mille et tJNE NutTS^
poignarda, & fe fit proclamer roi de Deryate
par un grand nombre de perfonnes méconten-
tes dont il fut ménager le chagrin. Son pre-
mier foin, dès qu*il fe vit défait de mon père,
fut de venir lui-même dans mon appartement
à la tête d'une partie des conjurés. Son defTein
etoit de m'ôter la vie , ou de m'obliger par
force à Tépoufer. Mais j'eus le tems de lui
échapper : tandis qu'il étoit occupé à égorgée
mon père, le grand-viiïr , qui avoit toujours
été fidèle à fon maître , vint m'arracher du
palais , & me mit en sûreté dans la maifon
d'un de fes amis , où il me retint jufqu'à ce
qu'un vaifleau fecrètement préparé par les
foins, fût en état de faire voile. Alors je for-
tis de l'île accompagnée feulement d'une gou-
vernante & de ce généreux miniftre, qui aima
mieux fuivre la fille de fon maître , & s'aflocier
à fes malheurs, que d'obéir au tyran.
Le grand-vifir fe propofoit de me conduire
dans les cours des rois voiflns-, d'impîoret
leur afliiflance, & de les exciter à venger la
mort de mon père : mais le ciel n'approuva
pas un© réfolution qui nous paroifToit fi rai-
fonnabîe. Après quelques jours de navigation,
il s'éleva une tempête fi furieufe , que , mal-
gré l'art de nos matelots , notre vaifl^aw
emporté par la violence des vents & des flots^

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