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Ï54 '^'^■^ MULE ET UNE NuiTg^
de nouveaux remercîmens à leur îibérateiïft
Quand ils furent partis , Codadad s'adrefTant
à la dame , lui dit : En quels lieux , madame ,
fouhaitez-vous d'aller ? où tendoient vos pas
lorfque vous avez été furprife par le nègre ? je
prétends vous conduire jufqu'à Tendroit que
vous avez choifi pour retraite, & je ne doute
point que ces princes ne foient tous dans la
même réfolution. Les fils du roi de Harran
protégèrent à la dame qu'ils ne la quitteroient
point qu'ils ne l'eulTcnt rendue à Tes parens*
Princes , leur dit-elle , je fuis d'un pays trop
éloigné d'ici ; & outre que ce feroit abufer de
votre générofité qu,e de vous faire faire tant
de chemin, je vous avouerai que je fuis pouf
jamais éloignée de ma patrie. Je vous ai dit
tantôt que j'étois une dame du Caire , mais
après les bontés que vous me témoignez &
l'obligation que je vous ai , feigneur , ajouta-
t--elle , en regardant Codadad , j'aurois mau-»
vaife grâce de vous déguifer la vérité. Je fuis
fille de roi. Un ufurpateur s*efl: emparé du trône
de mon père , après lui avoir ôté la vie ; &
pour conferver la mienne , j'ai été obligée d'a-
voir recours à la fuite. A cet aveu, Codadad
& fes frères prièrent la princeffe de leur conter
fon hiftoire , en l'afiTurant qu'ils prenoient toute
la part polhble à fes malheurs , & qu*iîs étoient
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