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IÏ55 Les mille et une NtfiTSJ
Alors ils fe mirent à genoux, & après 2LV0Ît
remercié Godadad de ce qu'il venoit de faire
pour eux, ils fortirent de la cave ; & quand
ils furent dans la cour , de quel étonnement fut
frappé le prince, de voir parmi ces prifonniers',
fes frères qu'il cherchoit , & qu'il n'efpéroit
plus de rencontrer ! Ah, princes , s'écria-t-il en
les appercevant , ne me trompai-je point? eft-ce
vous en effet que je -vois ? puis-je me flattée
que je pourrai vous rendre au roi votre père,
qui eft inconfolable de vous avoir perdus ! mais
n'en aura-t-il pas quelqu'un à pleurer ? êtes-
vous tous en vie ? hélas ! la mort d'un feu!
d'entre vous fuffit pour empoifonner la joie
que je fens de vous avoir fauves !
Les quarante-neuf princes fe firent tous ^re-
connoître à Godadad qui les embrafla l'un après
l'autre , & leur apprit l'inquiétude que leur
abfence caufoit au roi. Ils donnnèrent à leur
libérateur toutes les louanges qu'il méritoit ,
auffi-bien que les autres prifonniers qui ne pou-
voient trouver de termes aflez forts à leur
gré , pour lui témoigner toute la reconnoiffance
dont ils fe fentoient pénétrés. Godadad fat en^
fuite avec eux la vifite du château, où il y^
avoit des richefles immenfes , des toiles fines ,
des brocards d'or , des tapis de Perfe , des
latins de 'la Chine, Se une infinité d'autres înaiç^.

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