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Contes Arabes, m
cd peut-être un fcélérat qui aura volé dans
fon pays des biens confidérables , & il vient
dans cette grande ville fe donner du bon tems.
Prenons-y gaidc , mes frères; fi le calife ap-
prend qu'il y a un homme de cette forte dans
notre quartier , il eft à craindre qu'il ne nous
punifTe de ne l'en avoir pas averti. Pour moi
je vous déclare que je m'en lave les mains,
& que s'il en arrive quelque accident , ce ne
fera pas ma faute. Le peuple qui fe laifle aifé-
mcnt perfuader , cria tout d'une voix à Bou-
bekir : C'eft votre affaire, dodeur j faites favoir
cela au confeil. Alors l'iman fatisfait fe retira
chez lui , ôc fe mit à compofer un mémoire ,
réfolu de le préfenter le lendemain au calife.
Mais Mobarec qui avoit été à la prière , &
qui avoit entendu comme les autres le difcours
du dodeur , mit cinq cens fequins d'or dans
un mouchoir, fit un paquet de plufieurs étoffes
de foie, & s'en alla chez Boubekir. Le dodeur
lui demanda d'un ton brufque ce qu'il fou-
haitoit. O dodeur , lui répondit Mobarec d'un
air doux en lui mettant entre les mains l'or &
les étoffes , je fuis votre voifin & votre fer-
viteur : je viens de la part du prince Zeyn
qui demeure en ce quartier. Il a entendu par-
ler de votre mérite, & il m'a chargé de vous
venir dire qu'il fouhaitoit de faire connoiffance

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