J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 10

5)5 Les mille et une Nuits,
pleines de vin. Bon , dit-il , ce vin doit êtitf
bien vieux; je ne doute pas qu'il ne foit ex-
cellent. Il s'approcha de l'une de ces urnes,
il en ôta le couvercle, & vit avec autant de
furprife que de joie qu elles étoient pleines de
pièces d'or. Il vilita les quatre autres l'une
après l'autre , & les trouva pleines de fequins.
Il en prit une poignée qu'il porta à la reine.
Cette princefTe fut dans l'étonnement que
l'on peut s'imaginer , quand elle entendit le
rapport que le roi lui fit de tout ce qu'il avoit
vu. O , mon fils , s'écria-t-elle , gardez-vous de
dilTiper follement tous ces biens , comme vous
avez déjà fait ceux du tréfor royal : que vos
ennemis n'ayent pas un fi grand fujet de fe
réjouir ! Non , madame , répondit Zeyn , je
vivrai déformais d'une manière qui ne vous
donnera que de la fatisfadion.
La reine pria le roi fon fils de la mener dans
cet admirable fouterrain , que le feu roi fon
mari avoit fait faire fi fecrètement qu'elle n'en
avoit jamais oui parler. Zeyn la conduifit au
cabinet, l'aida à defcendre l'efcalier de mar-
bre, & la fit entrer dans la chambre où étoient
les urnes. Elle regarda toutes ces chofes d'un œil
curieux , & remarqua dans un coin une petite
urne de la même matière que les autres ; le
prince ne l'avoit point encore apperçue. Il la
prit.