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(105)
Contes Arabes. p^
viendrois la fable de mes peuples , s'ils le fa-
voient.
Il reprit donc le chemin de fon royaume ;
& dès qu'il y fut arrivé, la reine lui demanda
s'il revenoit content. Il lui conta tout ce qui
s'e'toit pafTé, & parut fi mortifié d'avoir été
trop crédule, que cette princefle, au lieu d'aug-
menter fon ennui par des reproches ou par
des railleries , le confola. CefTez de vous affli-
ger , mon fils , lui dit-elle ; fi dieu vous def-
tine des richefTes, vous les acquerrez fans peine.
Demeurez en repos ; tout ce que j'ai à vous
recommander, c'eft d'être vertueux. Renoncez
aux délices de la danfe , des orgues, & du vin
couleur de pourpre : fuyez tous ces plaifirs ;
ils vous ont déjà penfé perdre. Appliquez-vous
à rendre vos fujets heureux ; en faifant leur
bonheur, vous alTurerez le vôtre.
Le prince Zeyn jura qu'il fuivroit déformais
tous les confeils de fa m.ère , & ceux des
fages vifirs dont elle avoit fait choix pour l'ai-
der à foutenir le poids du gouvernement. Mais
dès la première nuit qu'il fut de retour en fon
palais , il vit en fonge pour la troifième fois
le vieillard qui lui dit : ce O courageux Zeyn ,
3j le tems de ta profpérité eft enfin venu. De-
r> main matin , d'abord que tu feras levé , prends
3> une pioche , &, va fouiller dans le cabinet

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