J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 10

$2 Les MtLLE ST UNE Nuits,
arriva dans cette fameufe ville qui en a peu de
fembiables au monde , foit pour la grandeur ,
foit pour la beauté. Il alla defcendre à la porte
d'une mofquée , où fe fentant accablé de laffi-
tude, il fe coucha. A peine fut-il endormi qu'il
vit le même vieillard qui lui dit : ce O mon
33 fils , je fuis content de toi , tu as ajouté
« foi à mes paroles. Tu es venu ici fans
»• que la longueur & les difficultés des che-
3> mins t'ayent rebuté : mais apprefids que je
33 ne t'ai fait faire un fi long voy^g;e que
33 pour t'éprouver. Je vois que tu as du cou-
33 rage & de la fermeté. Tu mérites que je
»3 te rende le plus riche & le plus heureux
3î prince de la terre. Retourne à Balfora; tu
3> trouveras dans ton palais des richeffes im-
33 menfes. Jamais roi n'en a tant poflfédées qu'il
>3 y en a 33.
Le prince ne fut pas fatisfait de ce fonge.
Hélas, dit-il en lui-même, après s'être réveillé,
quelle étoit mon erreur ! ce vieillard que je
croyois notre grand prophète , n'eft qu'un pur
ouvrage de ma fantaifie agitée. J'en avois l'ima-
gination fi remplie, qu'il n'eft pas furprenant
que j'y aye rêvé- une féconde fois. Retournons
à Balfora. Que ferois-je ici plus long - tems ?
Je fuis bien heureux de n'avoir dit à perfonna
qu'à ma mère le motif de mon voyage; je de-