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Contes Arabes. 71
voit de près Tefclave , ne lui en donna pas le
tems & entra. La femme du fyndic fe prof-
terna devant elle , pour marquer le refped:
qu'elle avolt pour tout ce qui appartenoit au
calife. Tourmente la releva , & lui dit : Ma
bonne dame , je vous prie de me faire parler
aux deux étrangères qui font arrivées à Bag-
dad hier au foir. Madame , répondit la femme
du fyndic , elles font couchées dans ces deux
petits lits que vous voyez. Tune auprès de l'au-
tre. Auflitôt la favorite s'approcha de celui de
la mère , & la confidérant avec attention : Ma
bonne femme, lui dit elle, je viens vous offrir
mon fecours. Je ne fuis pas fans crédit dans
cette ville , & je pourrai vous être utile à vous
& à votre compagnie. Madame , répondit la
mère de Ganem , aux offres obligeantes que
vous nous faites, je vois que le ciel ne nous
a point encore abandonnées. Nous avions pour-
tant fujet de le croire, après les malheurs qui
nous font arrivés. En achevant ces paroles ,
elle fe mit à pleurer fi amèrement , que Tour-
mente & la femme du fyndic ne purent auflî
retenir leurs larmes.
La favorite du calife, après avoir eiTuyé les
fiennes, dit à la mère de Ganem : Apprenez-
nous de grâce vos malheurs , & nous racontez
votre hiftoire *, vous ne fauriez faire ce récit à
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