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70 Les mille et une Nuits,
qui les eouvroient , malgré l'impreîîion que
l'ardeur du foleil a faite fur leur vifage , je
démêlai un air noble que n'ont point ordinai-
rement les pauvres que j'affifte. Je les menai
toutes deux dans ma maifon, & les mis entre les
mains de ma femme , qui en porta d'abord le
même jugement que moi. Elle leur fit prépa-
rer de bons lits par (qs efclaves, pendant qu'elle-
ipême s*occupoit à leur laver le vifage & à
l^eur faire changer de linge. Nous ne favons
point encore qui elles font , parce que nous
voulons leur laiiTer prendre quelque repos avant
que de les fatiguer par nos queftions.
Tourmente , fans, favoir pourquoi , fe fentit
quelque curiofité de les voir. Le fyndic fe mit
en devoir de la mener chez lui ; mais elle ne
voulut pas qu'il prît cette peine , & elle s'y
fit conduire par un efclave qu'il lui donna.
Quand elle fut à la porte, elle mit pié à terre >
& fuivit l'efclave du fyndic qui avoir pris les
devans pour aller avertir fa maitreiTe qui étoit
dans la chambre de Force des cœurs & de fa
ïnère ; car c'étoit d'elles dont le fyndic venoit
de parler à Tourmente.
La femme du fyndic ayant appris par fon
efclave qu'une dame du palais étoit dans fa mai->
fon , voulut fortir de la chambre où elle étoit
pour Taller recevoir; mais Tourmente qui fui-

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