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E R R A K s. 317
peu de princes plus heureux que vous ; â^: je douce
que les faveurs dont il vous accable auprès d'If-
mire , puifTent égaler ce qu'il vous fait perdre.
Céline , me dit le prince d'un air embarralîé , ce
u'eft point fans myftère que vous me parlez com-
me vous faites. Expliquez-vous , je vous en con-
jure j ou vous me ferez peut-être faire des crimes
qui me coûteront la vie. Seigneur , lui dis - je ,
les princes comme vous n'en peuvent faire, quand
ils porteroient leurs vœuxjufqu'aux déefTes j Vé-
nus a bien aimé Anchife , qui n'éroit que prince
Troyen j & les divinités vifibles pourroient n'ê-
tre pas plus difficiles.
Après ces mots je le quittai pour aller joindre
la reine , que je vis paroîcre au bout de l'allée
où nous étions. Depuis cette ccnverfiition , Sal-
in acis , qui m'avoit très-bien entendue, fut plus
allidu auprès de la fée. Il étoit interdit ôc rêveur,
& Ifmire avoir moins de charmes pour lui. II
ne lui donnoit plus de fêtes j fes vilites étoienc
moins fréquentes , ôc tout le monde s'apperçuc
de ce changement. La nymphe en eut un fenfible
dépit y mais elle réfolut de découvrir qui étoit
fa rivale , avant que d'en parler à fon amant.
Cependant la fée remarquant les auiduités du
piince , fe douta que je lui avois parlé. Céline,
me dit-elle , vous m'avez trahie ; Salmacis fait
quelque chofe de ma foibleiTe j fes fjupirs 6c fes

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