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î5><? Les Chevaliers
roi mon père , qui n'approuvoic pas cette allian-
ce , m'obligeoient de cacher les fentimens que
j'avois pour cette belle perfonne , de peur qu'il
ne m'ordonnât de retourner auprès de lui.
Pour Celdine , comme elle étoit fiçre ,,que j'a-
vois eu le malheur de ne lui pas déplaire , &
qu'elle s'étoit flatée d'être un jour reine de Mau-
ritanie , elle n'écouta pas de iî foibles raifons ,
&: elle devina bien - tôt le véritable fujec de
mon changement. Elle en conçut un fi grand
dépit , qu'elle apprit au roi , que le prince d'Ar-
ragon n'étoit point forti du royaume j qu'il avoir
defTein d'enlever la princeflfe ; que j'étois fou
rival , & que nous nous étions battus le jour du
bal. Elle avoit fu cette aventure d'un de mes
domeftiques qu'elle avoit gagné , qui lui ren-
doit un fidelle compte de toutes mes adions.
Le roi alarmé de cette nouvelle , envoya pren-
dre prifonnier le malheureux Armande , Se le
fit conduire dans un château , qui commandoit
la ville. 11 ordonna à la reine de ne plus laifl'er
fortir la princelfe de fon palais , dont on redou-
bla la garde. Pour moi il n'ofa me rien dire,
craignant d'avoir befoin de mon bras dans la
guerre , qui n'étoit que différée par une trêve
d'un an ^ mais il mit des efpions auprès de moi ^
qui lui difoient toutes mes démarches.
Tous ces changemens me caufçrçnt une doii-

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