Skip to main content

‹‹‹ prev (308)

(310) next ›››

(309)
I
E R R A N s. 195
A la main , ou comme ami du roi fbii père , je
ne fouffrirai point que vous demeuriez dans ces
lieux davantage. Voyons , me dit-il , en fe met-
tant en pofture de me recevoir , fi vous pourrez
exécuter ce généreux deiTein. A ces mots , nous
commençâmes lin combat , qui auroit peut-être
été funefte pour moi , fi l'épée du prince d'Ar-
ragon ne s'étoit rompue \ & i^es écuyers étant ar-
rivés , je me retirai fans blefTures. Armande l'é-
toit à la Cuifle afTez confidérablement. Mais ne
voulant pas être trouvé dans ce lieu , il fe fit
porter à quelques milles de la ville , où il avoit
choifi fa retraite.
Comme notre combat n'àvoit quô nos domèf-
tiques pour témoins, il fut fecret quelque tems;
& il n'y eut d'abord que la princefie , qui l'ap-
prit par Phédime , à qui Armande le fit favoir.
Elle m'en fit quelques reproches la première fois
que je la vis j mais comme cet emportement
étoit une marqué de ma paflion , elle me le
pardonna , fans vouloir me promettre de baii-
nir mon rival.
Cependant l'affeétation que j'avois de fuir éh
tous lieux Celdine , pour qui Ton m'avoit vu
tant d'empreflement , fut remarquée de toute la
cour y Se comme elle étoit parente de la reine,
elle m'en témoigna quelque dépit. Je lui dis
é[ue les ordres que j'avois reçus depuis peu da
T 4

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence