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E R R A N s. 1S7
ces dans cette guerre , aflez confîdérables ; & s'ils
ne furpalToient pas ceux du chevalier du Conf-
tant Amour , ils pouvoient les égaler. Enfin , la
campagne finit , & nous retournâmes en Caftil-
le , fans avoir pu favoir celui de nous deux qui
avoir le plus de parc dans l'eftime du roi. La
reine ôc plufieurs dames de fa cour vinrent au-
devant de nous ; & le roi me prcfentanc à cette
princede , en faifant mon éloge , lui dit que rien
que le prince d'Arragon ne pouvoir me le dif^.
puter.
La reine me fit un compliment fort honnê-
te ; ôc connoiiïant déjà le chevalier de l'Ardent
Amour , elle lui fit mille carelTes. Nous arrivâ-
mes enfin au palais où le roi voulut que je prifie
un appartement , auffi-bien qu'Armande j & vou:
lant nous montrer qu'il nous eftimoic infiniment ,
il fit venir le foir la princefTe fa fille.
Je n'ai jamais rien vu de fi charmant que la
belle Almandine. Tout ce qui peut former les
plus beaux yeux du monde , fe trouve dans les
(iens ; un feu vif & brillant vous brûle de (ei
premiers regards , & un air doux & flatteur vous
permet de porter les chaînes qu'ils vous donaient.
Je fentis dès ce moment que l'on ne peut fe
défendce de fes charmes , ôc quoique je vifle
qu'elle répondoit avec bonté au tendre emprelTe-
mei:t de mon rival , je m'abandonnai au violent

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