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E R R A N s; 1S5
des Canaries l'ayant voulu ainfi) que je crain-
drois de vous ennuyer , fi le prince de Grenade
ne venoic de m'alTurer que les vôtres vous avoienc
appris à plaindre ceux qu'un fort infortuné ac-
cable.
Je vous dirai donc , madame , que je fuis fils
du roi de Mauritanie , que l'on m'appelle Zal-
mandor , ôc qu'ayant pafTé les premières années
de ma vie comme tous les princes de mon âge,
voyant le royaume du roi mon père paifible , je
me dérobai de fa cour , fuivi d'un écuyer en
qui j'avois confiance. Je fus chercher à me faire
connoître fous le nom du chevalier de l'Ardente
Epée.
J'appris que le roi de Caftille étoit en guerre
avec un prince de (qs voifins ; je fus lui offrir mes
fervices , il les accepta avec plaifir. Il avoir au-
près de lui un jeune chevalier , dont la mine haute
& majeftueufe attira mes regards. Je ne fai s'il
trouva en moi quelque chofe qui méritât fon at-
tention 'y mais je remarquai qu'il n'ôta pas les
yeux de defiiis mon vifage. Cependant dans U
fuite, cette difpofition que nous avions à nous
eftimer , fe changea en une haine qui ne peut
finir qu'avec notre vie.
Nous nous voyions tous les jours , mêmes foins
nous occupoient dans les combats : nous cher-
chions à nou5 arracher la Yi<5toire , ou du moins

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