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E R R A N s. 1^7
ouverte. Enfin , les juges du camp ayant ouvert
les barrières , je vis paroître un chevalier , dont la
taille & l'air reifembloit beaucoup à l'infidelle
Alinzor, & je n'en doutai point, quand je le vis
le vainqueur de tous les autres. Je m'apprêtois à
lui donner le prix , qui étoit une écharpe d'or ,
argent & bleu , que j'avois portée toute la journée
avec une joie qui ne fe peut comprendre : quand,
s'étant mis à genoux , & ayant levé la vifière de
fon cafque, je connus que ce n'étoit point Alinzor.
A peine eus-je la force de lui préfenter l'écharpe ;
& pénétrée de dépit & de colère , je m'en re-
tournai au palais. Phénice tâchoit de me faire
comprendre que le prince des Numides n'étoit
point Cl coupable que je le croyoisj que quelques
affaires importantes l'avoient retenu malgré lui;
mais je ne pouvois écouter des raifons fi foibles.
La princelfe Zantille étoit étonnée de me voir
dans un abbattement plein de douleur. Elle ne
pouvoir comprendre quels étoient mes chagrins.
Mais Zénore, connoififant qu'il ne pourroit ja-
mais me difpofer à l'époufer tant que. j'aimerois
Alinzor , tâcha de m'obliger a lui faire confi-
dence de ma tendrefîe. Madame, me difoit-il un
jour, fi je voyois mon rival mériter votre amour,
je me garderois bien de le vouloir détruire : mais
de fouffrir la plus belle perfonne du monde fou-
pirer pour un infidelle 3 qui ne fe fouvient pas ku-i
Tome VI, R

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