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E R. R. A N s. 251
oii le blanc de Tes dents , mêlé avec l'incarnat de
{es lèvres , faifoit le plus bel effet du monde ;
une taille telle qu'on la donne au vaillant Achil-
le j un efprit férieux &c enjoué , régnant tour i
tour , fait trouver dans fa converfation une cf-
pèce d'enchantement , dont on ne peut fe défen-
dre ; fi , dis-je , tous ces charmes pouvoient fer-
vir d'excufe , je ferois fans doute très-innocente;
mais rien ne peut m'excufer , que ce mouvement
fympatique , qui attiré par fon femblable , cher-
che à unir les deux cœurs où ils fe trouve ,
d'une chaîne inévitable , malgré tous les efforts
de la raifon. C'eft ce fatal penchant qui me força
à refter le refte du jour , & le jour fuivant , pour,
être témoin du facrifice qu'il faifoit offrir à Dia-
ne , 6c qui nous fît retrouver le lendemain dans
l'allée du temple.
Comme il avoir fu de Phénice que je vou-
lois partir après la cérémonie , il s'étoit armé ,
pour être prèc à me fiiivre. Il porcoit ce jour-la
une cafaque couleur de rofe , brodée argent &
citron. Son cafque étoit ombragé de mille plu-
mes de ces deux couleurs. Il avoir à fon bras
un léger bouclier , où l'on voyoit un éclair for-
tir d'une nue , qui entraînoit un amour j ôc ces
paroles : Je nais : Je meurs.
Dès qu'il m'apperçut , il vint à moi ; &: me

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