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E R R A N s; 1^1)1
M.-idame , me dit-il , il faut que je fois bien
aimé de la déefle qu'on adore ici , pour
avoir iiilpiré à fa veftale de n'offrir mes facrifices
que demain , puifqu'elle m'a fait voir , par ce
rerardement , la plus admirable perfonne que les
dieux ayent jamais formée. Cette dame n'étoit
doue pas dans le temple , repris je , ne voulant
pas recevoir une louange fi flatteufe , n'ayant
point vu de femme qui ait arrêté mes regards.
C'eft que vous ne vous voyez pas , madame ,
reprit le hardi Alinzor , puifque vous ne vous
connoiffez-pas dans cette belle perfonne , dont
je reffens le tyrannique empire. Seigneur , lui
dis-je , en prenant un air férieux , les coutumes
du royaume que vous habitez , font, fans doute
différentes des nôtres ; ne pouvant croire qu'un
chevalier fi accompli , voulut manquer au ref-
peét qu'il doit à celles de mon fexe de de mon
rang. Si les loix des Payens qui nous ont donné
le jour , répliqua Alinzor , difpenfent de fe taire
auprès de l'adorable objet de fa paillon , j'avoue-
rai que les Numides , dont je fuis le fouverain ,
étant d'un tempérament ardent Se pafllonné. . . .
Dites auflî , fort inconllant , repris-je en riant.
J'avoue , me dit Alinzor , que l'on nous donne cô
terrible défaut. Mais , charmante inconnue , me
dit- il , vos yeux ne peuvent donner des chaînes
qui ne foient éternelles j ainfi vous ne devez pas

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