J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 6

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Mai5 l'amour , malheureufement pour moi , lui
fit croire que de tous ks biens le plus grand ,
c'étoit celui d'être aimé de moi. La princelîc
Zantille fe fervoit de tout fon pouvoir , & me
repréfentoit fans cefle que j'avois la main trop
foible pour foutenir le fceptre 5 que les Cana-
riens accoutumés au gouvernement de Zénore,
( c'étoit ainfî qu'il s'appeloit , ) verroient avec
joie briller ma couronne fur fa tcte.
Toutes ces raifons croient fort peu démon goût.
Zénore me déplaifoic beaucoup j ôc la réputation
qu'il avoir d'être grand enchanteur , me donnoit
une averfion pour lui , que je n'ai jamais pu
vaincre , quoiqu'il m'ait fervie dans la fuite de
ma vie , d'une manière dont je lui dois avoir
obligation.
La cour de Canaries croit dans cet état , quand
je voulus aller à un remple de Diane , qui croit
bâti en terre ferme. La princefiTe Zantille ne put
être du voyage. Elle fe trouvoit incommodée y
ôc Zénore éroit allé appaifer quelque foulève-
ment qui s'étoit fait dans la ville de Baléare.
Je m'embarquai donc avec une fille , que vous
voyez avec moi , ôc quelques efclaves j ne vou-
lant pas être connue dans ce petit pèlerinage.
Notre navigation fut la plus heureufe du mon-
de , & nous defcendîmes à terre , fans avoir en
un moment de vent contraire. Je montai dans
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