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Là Puissance d' A m o u r. 155
fît appeler tontes fes filles, elle leur ordonna
de s'aller ajafter j elle leur prêta même toutes
{es pierreries , & leur dit de revenir la trouver
quand elle feroient dans la dernière parure. Lan-
tine changea d'habit j elle en mit un blanc , qui
n'ctoit agréable que par fa fimplicitc j elle fe coîfia
avec des (leurs, belle de fa feule beauté.
Quand elle fut prête , & que fes filles furent
revenues , elle n'attendoit que le moment que
l'Amour alloit paroître : elle fut un peu décon-
certée de voir arriver la fée Abfolue , & le fei-
gneur du Roc affreux. Ce contrc-tcms lui fit
de la peine.
Vous voilà habillée d'une manière à conqué-
rir toute la terre, lui dit le feigneur du Roc
affreux ? Pourquoi donc la parure de toutes vos
filles , interrompit brufquement la fée ? Pourquoi
font-elles de la forte ? Pour me récréer les yeux ,
reprit Lantine ; je me divertis à ce que je puis
dans la captivité où vous me tenez. Eh bien !
princeffe , repartit l'enchanteur , je vais vous faire
préparer un bal ; vous aimez la danfe. Comme je
puis fatisfaire ces défirs-là , que ne puis - je de
même être l'objet de tous ceux que vous pouvez
avoir ? J'ai mal à un pié , feigneur , lui répliqua
la princelle : il me feroit impoflible de danfer.
Eh bieiî , dit-il , on danfera devant vous , Se
lors pienant fa baguette , <3c difant quelques

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