Skip to main content

‹‹‹ prev (11)

(13) next ›››

(12)
— —
— D'être capable de vous amener à voire cour la princesse deTron-
kolaine elle-même, pour que vous l'épousiez 1
— Vraiment, il s'est vanté de cela? El» bien! il Tant qu'il le lasse,
alors, ou il n'y a que la mort pour lui.
Et le pauvre Louis dut encore tenter cette aventure, malgré ses pro-
testations de n'avoir jamais dit rien de semblable. Heureusement pour
lui qu'il rencontra encore le vieillard inconnu, qui lui dit :
— Retournez auprès du roi et dites-lui que, pour accomplir votre
entreprise, il vous faut un bâtiment chargé de blé, de lard et de viande
de bœuf, afin de distribuer ces provisions aux rois des fourmis, des éper-
viers et des lions, que vous rencontrerez sur votre route, et qui, si vous
les régalez bien, vous seront utiles, plus tard.
Il obtient le bâtiment chargé de ces provisions. Alors le vieillard lui
donne encore une baguette blanche, pour obtenir un vent favorable du
côté où il la tournera. Il s'embarque, passe successivement par les
royaumes des fourmis, des éperviers et des lions, régale tous ces ani-
maux de son mieux, et tous lui promettent de lui venir en aide, sitôt qu'il
les appellera l . Il aborde alors dans une île. Au milieu de l'île il y a un
château magnifique. C'est là que demeure la princesse de Tronkolaine.
Il la voit au bord d'une fontaine, peignant ses cheveux blonds, avec un
peigne d'or et un démêloir d'ivoire. Il cueille une orange à un oranger
qui est là près, et la jette dans la fontaine. La princesse se détourne,
l'aperçoit, lui sourit et lui dit d'avancer. Puis elle le conduit à son châ-
teau, le régale de mets exquis et de fruits délicieux, et l'invite à rester
avec elle. Au bout de quinze jours de séjour dans le château, Louis
demanda à la princesse si elle consentirait à le suivre à la cour du roi
de France.
— Volontiers, répondit-elle, quand vous aurez fait tout le travail qu'il
y a a faire ici.
— Dites, princesse, ce que vous désirez de moi. et si c'est possible,
je le ferai.
Le lendemain malin, la princesse le conduisit dans le grenier du châ-
teau, et lui montrant \n\ grand las de grains mélanges :
— Voilà, dit-elle, un tas de trois grains mélanges, froment, seigle et
orge' 2 . Il faut mettre chaque sorte de grain dans un las à pari, suis vous
1 Dans un autre coule breton , et dans une fable de Straparole aussi ( nuit III,
fable IV), le béros est secouru par un loup, un aigle et une fourmi,— un bour-
don, dans le coule breton, paire qu'il leur a partagé, de manière à les sa-
tisfaire Ions, une charogne qu'ils se disputaient.
2 Cette épreuve de différentes séries de grains mélangés, el qu'il faul trier,
se rencontre très-souvent dans nos contes bretons, las conteurs aiment à l'in-
troduire dans leurs récits, el en abusent parfois. Ce sont toujours les fourmis
qui viennent nu secours du héros, comme dans la fable de Psyché, dans Apulée.

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence