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RIVALES. Ç3J
cette liberté d'ame que j'ai obtenue , & je ne
l'ai jamais employée que pour être auprès de
vous. Daignez le partager ce pouvoir fi admi-
rable ; il dépend de quelques mots qu'il ne
faut entendre qu'une fois pour s'en fouvenir
le refte de fa vie : Brama, en me les révélant,
ne m'a accordé que la moitié du bienfait, s'il
ne m'a pas réfervé le bonheur de vous les
apprendre. Songez quel eft l'avantage de don-
ner à fon ame la liberté de parcourir l'univers,
d'être indépendante .... Non , interrompit la
la princeffe , fi je difpofois de la mienne , ce
ne feroit que de concert avec vous ; mon ame
voudroit toujours être fuivie de la vôtre
Amaflita, à ces mots, s'apperçut que fon fe-
cret s'étoit échappé , mais il ne lui refioit pas
le tems de fe le reprocher ; le quart d'heure
étoit déjà fini , elle fe hâta d'apprendre les mots
confacrés : elle convint que le foir même , dès
que fes femmes la croiroient endormie, fon
ame iroit joindre celle du prince de Carnate ,
& ils choifirent l'étoile du matin pour le lieu
de leur rendez-vous. La princeffe rentra dans
fon appartement , Mazulhim retourna à fon
palais ; tous deux ne refpiroient que la fin du
jour, & ce jour ne finiffoit point.
La nuit vint cependant : l'ame de Mazulhira
étoit partie bien auparavant ^ elle vit enfin at^
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