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de l'Éditeur. 383
fité. Quoi qu'il en foit, ces contes leur furent
profitables ; & , de quelque œil qu'on les
regarde, les contes de fées le feront tou-
jours.
Que peut-on , en effet , obj celer de rai-
fonnable contre ces fortes d'ouvrages ? Le
merveilleux ? le bifarre > l'extravagance
d'une imagination fans règle & fans frein >
Que cela prouve-t-il ? rien du tout. On par*
donne bien le merveilleux à Homère, à Vir-
gile Se aux autres poètes quelconques. Eft-il
plus fage de fuppofer des Dieux pafïîonnés,
divifés , inconftans , injufies & cruels , que
de fuppofer des enchanteurs & des fées qui
ont ces mêmes vues ? Non , fans doute. Il y
a plus même : c'eft que les enchanteurs &:
" les fées ne font donnés dans aucun conte
que comme des êtres puiflans , il cil vrai ,
mais fubordonnés à un pouvoir fupérieur au
leur. Et aucun auteur des féeries n'a jamais
manqué de donner la puiflance fuprême à la
bienfaifance 5 &: Jupiter , le maître des
Dieux , eft quelquefois mal-faifant.
Les poètes peignent les paillons &" leurs
excès j mais fouvent ils fe bornent à les
peindre. Contens d'avoir rendu la nature >
ils s'inquiètent peu d'en corriger les mou-.

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