J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 25

Orientaux. 543
corbeille en l'enlevant l'a rendu le plus malheu-
reux des hommes. Je lui fuis attachée par une
amitié fi tendre , que je n'ai pas voulu le biffer
mourir fans chercher à lui donner quelque con-
folation. Je me fuis donc expofée fous le
dégagement que vous voyez , à tous les hafards
d'un des plus grands voyages, & j'ai tenté l'aven-
ture de la corbeille. Quoi ! vous n'êtes pas un
homme , reprit le roi ? Non , fire , je m'appelle
Zahidé , lui répondit-elle en fe frottant le vii'age
avec une liqueur, qu'elle avoit apportée à ce
deffein , Si levant ion turban qui laifla tomber
les plus beaux cheveux du monde , elle parut
fi belle que Eadanazer en fut frappé , & fentit
de l'amour pour la première fois de fa vie. Peu
s'en fallut qu'il ne tombât à fes pieds. Cepen-
dant ne voulant pas paroître fi différent 4e ce
qu'il a^oit toujours été , & rougiffant encore
d'un fentiment qui lui étoit inconnu, il lui dit
avec une faulTe fierté : La tromperie que vous
nous avez faite , Zahidé, mériteroit la mort;
qui ïait même fi vous nous dites la vérité fur
votre naiflance iiluftre ; mais je fais grâce à
vos charmes. Vivez près de Zoulouch , fans
efpoir de revoir jamais votre frère, ni de re-
tourner dans (es états ; pour vous , mi jr ,
continuez à chercher un époux ; Zahic jrfl
pas conforme à la loi. *?.
y iv