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Orientaux. 341'
de faire fa fortune , fi elle ne déclaroit point
02 qu'elle avoit découvert de l'étranger , & fi
elle fe contentoit de dire qu'il n'avoit point
encore fuccombé cette troifième nuit. Mouna
lui obéit ; & quand elle eut fait au roi Bada«*
nazer & à fon confeil fa déclaration conforme
à la volonté de la princeffe : Voyons donc ,
dit-il , un époux que nous attendons depuis fi
long-tems , voyons le plus modéré de tous les
hommes. Aufîi-tôt il donna ordre à deux vifirs
de fortir , & de fe faire fuivre par tous les offi-
ciers de fa couronne & de fa maifon , pour aller
chercher dans les jardins du génie l'étranger
qui devoit époufer la princeffe fa fceur. Ses
ordres furent exécutés ; Se les vifirs trouvèrent
la princeffe encore endormie. Ils fe rangèrent
en grand filence autour d'elle, avec toutes les
marques de leur dignité , & demeurèrent les
yeux baifTés , fans ofer regarder celui qui devoit
être le beau-frère de leur roi.
Cependant Zahidé s'éveilla , & fon étonne-
ment fut extrême de fe voir au milieu d'une
cour fi brillante , fi foumife & fi taciturne , pen-
dant qu'elle s'attendoit à fe trouver dans la fa-
tale corbeille. Où fuis-je, dit-elle plufieursfois?
Le grand vifir profterné devant elle , ne répon-
dit à fes queftions que par fes refpecls , & la
prière qu'il lui fit de confentir à le fuivre»
Yiij

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