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Orientaux. 167
enfin il apperçut un arbre qui le furprit par fa
groffeur ; quatre cens hommes n'auroient pu
l'embrafTer ; fon élévation étoit proportionnée
à la circonférence de fa tige , & ce fut avec
un égal étonnement qu'il découvrit un nid fur
cet arbre. Il étoit à plufieurs étages , & fon éten-
due furpaflbit celle des plus grands châteaux,
Il étoit formé par des poutres & des madriers
de bois de cèdre , de fandal , enfin de tous
ceux que leur bonne odeur a rendus célèbres.
Le jeune prince examinoit avec la plus grande
attention ces prodiges de l'art & de la nature,
quand il apperçut par une efpèce d'embrafure
ou d'intervalle que laiffoient les bois qui for-
moient cet admirable nid , une jeune perfonne
plus admirable encore. Elle ne fut pas long-
tems fans l'appercevoir de fon côté. Après
s'être regardés quelques inflans fans pouvoir
proférer une parole, tant ils étoient également
furpris & charmés , Dieu permit qu'ils enten-
difTent leur langage. Le prince s'écria : ô foleil
de beauté , que pouvez-vous faire dans une
habitation fi peu digne de vos charmes ! Hélas !
dit-elle, je paffe les journées feule , & la nuit
avec ma mère. Elle eft au fervice de Suleïman 9
ajouîa-t-elle. Le prince alloit d'étonnement en
étonnement ; mais il fut au comble , quand elle
lui dit que fa mère avoit des aîles , &z que la
Liv

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