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78 Contes
gné de la Mèquè , fa patrie , quand les trois
premiers maris avoient lu les cara&ères , il
n'avoit même jamais eu aucune connoifïance
de cet événement. Zesbet toujours foumife aux
volontés de fon pè~e, le conduifit chez elle,
comme elle avoit conduit les autres; mais elle
ne le trouva pas auffi docile pour la féparation.
Je veux bien que ton père ait été un fage,lui
dit-il avec vivacité ; je confens que Mahomet
foit un jour envoyé de Dieu ; comment cela
peut-il m'engager à me féparer aujourd'hui de
ma femme? Crains une jufîe punition de ces
difcours impies, lui dit avec douceur l'aimable
Zesbet. Mais un homme prévenu , un homme
animé par les defirs fait-il aucune attention aux
réflexions les plus fenfées ? Peut -on même
l'exiger? Ainû Temimdari réfolu de n'être point
aufïi dupe §pie fes prédécefieurs, paffa dans la
cour pour quelque befoin , & feignant d'être
frappé des menaces de Zesbet , il lui dit: ma
femme , j'ai peur , parle moi pour me rafturer.
Sans rien imaginer de fon côté, eile dit en plai-
fantant : génies , emportei~le; depuis ce tems elle
n'en entendit plus parler. Quelque furprenant
que cet événement lui parût , comme elle étoit
fort attachée à fes devoirs , elle lui garda une
égale fidélité , & voulut attendre que Tannée
fût révolue avant de fe déterminer au parti

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