Skip to main content

‹‹‹ prev (82)

(84) next ›››

(83)
d' A B D A L L A. 71
long , &■ elle eft fi large , qu'un grand homme
debout pomroic y entrer. On l'appelle la karna
<îes foixante , paice que pour en jouer, foi-
xanre hommes embouchent autant de tuyaux de
figure ordinaire , qui portent leur foufïle dans
le grand. Pour moi j'avoue que le fon qui en
fortoit , me faifoit plus de peur que de plaifir.
Nous avions continuellement de nouveaux
fpedlacles dans la cour du palais , qui fut tou-
jours tendue de riches pièces d'étoffes qu'on
changeoit de trois en trois jours. C'écoient les
dépouilles , non des ennemis , mais des aven-
turiers qui n'avoient que trop voulu erre amis
de Zulikhah. Entre ces fpeclacles , il y en eue
«n de piété qui édifia beaucoup les mufulmans,
ce fut celui que donnèrent les derviches.
Ils vinrent en corps au nombre de cent*, à
la fuite de leur chef , homme d'une fainteté
fublime. D'abord , les officiers du fukan leur
fervirent une grande abondance de mets , donc
ils ufèrent avec une libeité exemplaire , & une
faim qui découvroit aux moins clairvoyans la
rigueur de leurs jeûnes ordinaires. Ils prirenc
enfuite l'AlTerai ( û ) , qui les fit foudainement
entrer dans un enthoufiafme admirable. Ils cou-
(a) Poudre que les derviches favent préparer , 5c qui
leur infpire une gaieté furpreaante.
E iv

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence