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d' A B t) A L t A. '5
les deftins de vous avoir conduite ici , répondit
le Géanr, & ne me foupçonnez point de cruauté.
S'il falloic en accufer l'un de nous deux , vous
feriez certainement plus embarratTée que moi a
vous juftifier , puifque je ne fais que languir
depuis que je vous ai vue la première fois. Je
n'ai jufqu'à préfent ofé me montrer à vous , de
peur de vous épouvanter j je me fuis contenté
de vous contempler fans être vu. Que je fus
hier enchanté ! que j'enviai le bonheur de la
fontaine dont les ruifleaux font entendre d'ici
leur murmure ! Nour rougit à ces derniers mots,
parce que le jour d'auparavant , elle s'étoit bai-
gnée avec peu de précaution dans cette fontaine,
croyant n'ctre obfervée de perfonne. Je ne dis
rien qui doive vous troubler , continua le Géant;
achevez de perdre cette peur mal fondée qui
vous a d'abord faille. Si la grandeur de mon
corps vous étonne , faites attention à fes jufiies
proportions , c'eft en cela que la véritable beauté
confifte. Je puis d'ailleurs hardiment vous vanier,
ma naiffance.
Je m'appelle Hardoun. Je fuis fils du grand
génie Feridoun & de la princefle Cheroudaji ,
fille du fultan Raz-Andaz , roi des cent îles. Ce
prince eft le chef de tous les fages de l'Orient.
Toutes ces îles n'étoient d'elles-mêmes que des
rochers ftériles , mais par fes enchantemens il
Aij

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