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(368)
55*4 Les mille et une Nuits^
venoit d'admirer , n'étolt qu'un écliantillon de
la grandeur & de la puliFance de leur maîtrefTe,
& que dans l'étendue de (es états , elle avoit
d'autres palais dont elle ne pouvoit dire le
nombre , tous d'une archltedure & d'un mo-
dèle diflerent , non moins fuperbes & magni-
fiques. En l'entretenant de plufieurs autres par-
ticularités, elles la conduifirent jufqu'à la porte
de fer par où le prince Ahmed l'avoit amenée,
l'ouvrirent , & lui dirent qu'elles lui fouhaitoient
un heureux voyage , après qu'elle eut pris congé
d'elles , & qu'elle les eut remerciées de la peine
qu'elles s'étoient donnée.
Après avoir avance quelques pas, la magicienne
fe retourna pour obferver la porte &: pour la
reconnoître ; mais elle la chercha en vain ; elle
étoit devenue invihble pour elle, de même que
pour toute autre femme , comme nous l'avons
remarqué. Ainfi , à la réferve de cette feule
c'rconftance, elle fe rendit auprès du fultan,
aflez contente d'elle-même , de s'être fi bien
acquittée, de la manière qu'elle l'avoit projetée,
de la commidion dont elle avoit été chargée.
Quand elle fut arrivée à la capitale, elle alla,
par des rues détournées, fe faire introduire pat
la même porte fecrète du palais. Le fultan ,
averti de fon arrivée , la fit venir ; & comme
il h vit paroître avec un vifage fombre, il jugea

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