J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 11

■34S Lès mille et ui^xe Nuits,
ce : il entra ; & quand il fut arrivé dans la
cour du palais de la fée , fans mettre pié à
terre , il détacha un de fes cavaliers pour l'a-
vertir qu'il vouloit lui parler.
La fée Pari-Banou fit d'autant plus de dili-
gence à venir , qu'elle ne comprenoit pas quel
motif avoit pu obliger le prince Ahmed à re-
venir Titôt fur fes pas. Sans lui donner le tems
de lui demander quel étoit ce motif : Ma prin-
cefTe , lui dit le prince , en lui montrant la
magicienne que deux de (es gens venoient de
mettre à terre ^ & qui la foutcnoient par-def-
fous les bras , je vous prie d'avoir pour cette
"bonne femme , la même compaflion que moi.
Je viens de la trouver dans l'état où vous la
voyez , & je lui ai promis raffiftance dont elle
a befoin. Je vous la recommande , perfuadé
que vous ne l'abandonnerez pas , autant par
votre propre inclination , qu'en confidération
de ma prière.
. La fée Pari - Banou qui avoit eu les yeux
attachés fur la prétendue malade , pendant que
k prince Ahmed lui parloit , commanda à
deux de fes femmes qui l'avoient fuivie , de
la prendre d'entre les mains des deux cava-
liers , de la mener dans un appartement du
palais , & de prendre pour elle le même foin
<îu'elles prendroient pour fa propre perfonne.