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Cox'TES Arabes. 53I
de la fée , pour lui mieux marquer combien
il étoit pénétré de reconnoiiFance ; mais elle
l'en empêcha. Ma fultane , dit-il , je connois
tout le prix de la grâce que vous me faites ;
mais les paroles me manquent pour vous en
remercier aulïi dignement que je le fouhaite-
rois. Suppléez à mon impuiirance , je vous en
conjure ; & quoi que vous puiiïiez vous ea
dire à vous-même , foyez perfaadée que j'en
penfe encore davantage. Vous avez eu raifon
de croire que le ferment que vous exigez de
moi , ne me feroit pas de peine. Je vous le
fais d'autant plus volontiers , qu'il n'eft pas pof-
lible déformais que je vive fans vous. Je vais
donc partir , & la diligence que j'apporterai à
revenir , vous fera connoitre que je l'aurai
fait , non pas par la crainte de me rendre par-
jure fi j'y m.anquois , mais parce que j'aurai
fuivi mon inclination , qui efi: de vivre avec
vous toute ma vie inféparablement ; & fi je
m'en éloigne quelquefois fous votre bon plaî-
fir , j'éviterai le chagrin que me pourroit eau-
fer une trop longue abfence.
Pari-Banou fut d'autant plus charmée de
ces fentimens du prince Ahmed , qu'ils la dé-
livrèrent des foupçons qu'elle s'étoit formés
contre lui , par la crainte que fon empreCfe-
ment à vouloir aller voir le fultan des Indes j

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