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Contes Arabes, 327
à être Informé du parti que le prince Houflain
avoit pris d'abandonner le monde , & du lieu
qu'il avoit choifi pour y faire fa retraite. Com-
me un bon père, qui faifoit confifter une partie
de fon bonheur à voir les enfans qui fon: fortis
de fes reins , particulièrement quand ils fe
rendent dignes de fa tendrefle , il eut mieux
aimé qu'il fut demeuré à la cour attaché à fa
perfonne. Comme néanmoins il ne pouvoit pas
défapprouver qu'il eût fait le choix de l'état de
perfedion auquel il s'étoit engagé, il fupporta
fon abfence avec patience. Il fit toutes les di-
ligences pollibles pour avoir des nouvelles du
prince Ahmed ; il dépécha des couriers dans
toutes les provinces de fes états , avec ordre
aux gouverneurs de l'arrêter, de l'obliger de
revenir à la cour : mais les foins qu'il fe donna,
n'eurent pas le fuccès qu'il avoit efpéré , & fes
peines au lieu de diminuer , ne firent qu'augmen-
ter. Souvent il s'en expliquoit avec fon grand-
vidr : Vifir , difoit-il, tu fais qu'Ahmed eft
celui des princes m.es fils que j'ai toujours aimé
le plus tendrement ^ & tu n'ignores pas les
voies que j'ai prifes pour parvenir à le retrou-
ver fans y réuflir. La douleur que j'en fenSg
eft 11 vive , que j'y fuccomberai à la fin fi tu
n'as pas comipafiion de moi. Pour peu d'égards
<iue tu aies pour ma confervation , je te con-
Xiv

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