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Contes Arabes. ^2f,
à Ton pouvoir de cefTer de l'aimer , quand elle-
même elle eût pu fe réfoudre à ne plus l'aimer.
Au bout de fix mois , le prince Ahmed ,
qui avoit toujours aimé &c honoré le fultan foti
père , conçut un grand défir d'apprendre de Tes
nouvelles ; & comm.e il ne pouvoir fe fatis-
faire qu'en s'abfentant pour en aller apprendre
lui-même , il en parla à Pari-Banou dans un en-
tretien , & il la pria de vouloir bien le lui
permettre. Ce difcours alarma la fée , & elle
craignit que ce ne fût un prétexte pour l'aban-
donner ; elle lui dit : En quoi puis -je vous
avoir donné du mécontentement , pour vous
obliger de me demander cette permifiion ? Se-
roit-il poflîble que vous eufliez oublié que vous
m'avez donné votre foi , èc que vous ne m'ai-
mafïîez plus , moi qui vous aime fi paflîonné-
ment ? Vous devez en être bien perfuadé par les
marques que je ne ceflfe de vous en donner.
Ma reine , reprit le prince Ahmed , je fuis
très -convaincu de votre amour, & je m'en
rendrois indigne fi je ne vous en témoignois
pas ma reconnoifTance par un amour récipro-
que. Si vous êtes oiFenfée de ma demande , je
vous fupplie de me le pardonner ; il n'y a pas de
réparation que je ne fois près de vous en faire.
Je ne l'ai pas faite pour vous déplaire , je l'ai
faite uniquement par un motif de refped envers
Xiij

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