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Contes Arabes. 313
la flèche, ni près, ni loin. Quoiqu'il fût croya-
ble que c'étoit lui qui avoit tiré plus loin , &
ainfi qu'il avoit mérité que la princefle Nou-
rounnihar lui fût accordée , comme néanmoins
il étoit nécefTaire que la flèche fe trouvât pour
rendre la chofe évidente & certaine , quelque
remontrance qu'il fît au fultan , le fultan ne
laifTa pas de juger en faveur du prince Ali.
A^infî il donna les ordres pour les préparatifs
de la folemnité des noces , & peu de jours:
après elles fe célébrèrent avec une grande
magnificence.
Le prince Houflain n'honora pas la fête de
fa préfence. Comme fa paflion pour la princefle
Nourounnihar étoit très-fincère & très-vive ,
il ne fe fentit pas aflez de force pour foutenir
avec patience la mortification de la voir pafler
entre les bras du prince Ali, lequel, difoit-il,
ne la méritoit pas mieux , ni ne l'aimoit plus
parfaitement que lui. Il en eut au contraire un
déplaifir fi fenfible , qu'il abandonna la cour ,
& qu'il renonça au droit qu'il avoit de fuccé-
der à la couronne pour aller fe" faire derviche
& fe mettre fous ia difcipline d'un fcheilkh
très-fameux , lequel étoit dans une grande répu-
tation de mener une vie exemplaire , & qui
avoit établi fa demeure & celle de fes difciples
qui éîoient en grand noiRbre, dans une agréable
•folitude.

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