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Contes Arabes. 2^5
du marchand , &: peu de tems après qu*il fe
fut alTis, le crieur rcpaffa. Comme le marchand
l'eut appelé par fon nom , il s'approcha. Alors
en lui montrant le prince Ali , il lui dit : Ré-
pondez à ce feigneur qui demande fi vous êtes
dans votre bon fens , de crier à trente bour-
f&s un tuyau d'ivoire qui paroît de fi peu de
conléquence. J'en ferois étonné moi-même , fi
je ne fiwois pas que vous êtes un homme fage.
Le crieur en s'adreiTant au prince Ali ,, lui
dit : Seigneur , vous n'êtes pas le feul qui me
traite de fou , à l'occafion de ce tuyau ; mais
vous jugerez vous-même fi je le fuis quand je
vous en aurai dit la propriété , & j'efpère qu'a-
lors vous y mettrez une enchère , comme ceux
à qui je l'ai déjà montré , qui avoient une
r auffi mauvaife opinion de moi que vous.
Premièrement, feigneur, pourfuivit le crieur,
en préfentant le tuyau au prince , remarquez
que ce tuyau cil: garni d'un verre à chaque
extrémité , & confidérez qu'en regardant par
l'un des deux , quelque chofe qu'on puifTe fou-
haiter de voir , on la voit auffitôt. Je fuis près
de vous faire réparation d'honneur , reprit le
prince Ali , Ci vous me faites connoître la vé-
rité de ce que vous avancez ; & comme il
avoit le tuyau à la main , après avoir obfervé
les deux verres, montrez-moi , continua-t-il ,
Tiij

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