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Contés Akàée?. iS^
îaule s'il vous arrive de vous en repentir.
Le marchand eut encore les oreilles termées,
& il perfifta dans Ton dcflein. Quand il fut dans
Ton magafin, il prend le vafe, il le. découvre,
& il voit les olives toutes pourries. Pour s'é-
claircir fi le deiTous étoit auffi gâté que le deflus,
il en verfe c:ans le plat , & de la Iccoufie avec
laquelle il les verfa , quelques pièces d'or y
tombèrent avec bruit.
A la vue de ces pièces, le marchand, natu-
rellement avide & attentif , regarde dans le
vafe , & apper^oit qu'il avoit verfé prefque
toutes les olives dans le plat , & que le refte
étoit tout or en belle monnoie. Il remet dans
le vafe ce qu'il avoit verfe d'olives , il le re-^
couvre & il revient.
Ma femme , dit-il en rentrant , vous aviez
raifon , les olives font pourries , & j'ai rebou-
ché le vafe , de manière qu'Ali Cogia ne s'ap-
percevra pas que j'y ai touché ; fi jamais il
revient. Vous eufliez mieux fait de me croire,
reprit la femme , & de n'y pas toucher. Dieu
veuille qu'il n'en arrive aucun m.al.
Le marchand fut auffi peu touché de ces
dernières paroles de fa femme , que de la re-
montrance qu'elle lui avoit faite. Il pafTa la
nuit prefqu'entière à fonger au moyen de s'ap-
proprier l'or d'Ali Cogià , Si à faire en fort©

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