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(195)
Contes Arabes. tS^
lui arrivât quelque malheur , le fit réfoudre de
ne pas différer davantage à s*en acquitter.
Pour fe mettre en état d*y fatisfaire dans
Tannée qui couroit , Ali Cogia commença par
la vente de fes meubles ; il vendit enfuite fa
boutique, & la plus grande partie des mar-
chandlfes dont elle étoit garnie , en réfervant
celles qui pouvoient être de débit à la Mecque ;
& pour ce qui eft de la maifon, il trouva un
locataire à qui il en fit un bail. Les chofes
ainfi difpofées , il fe trouva prêt à partir dans
le tems que la caravane de Bagdad pour îa
Mecque fe mettroit en chemin. La feule chofe
,qui lui refloit à faire , étoit de mettre en sûreté
une fomme de mille pièces d'or qui Teût em-
.barralTé dans le pèlerinage , après avoir mis
à part l'argent qu'il jugea à propos d'emporter
avec lui , pour fa dépenfe & pour d'autres
befoins.
Ali Cogia choifit un vafe d'une capacité
convenable ; il y mit les mille pièces d'or , &
il acheva de le remplir d'olives. Après avoir
bien bouché le vafe , il le porte chez un mar-
chand de fes amis. Il lui dit : Mon frère , vous
n'ignorez pas que dans peu de jours je pars
comme pèlerin de la Mecque avec la caravane;
je vous demande en grâce de vouloir bien
vous charger d'un vafe d'olives que voici, &
M iv

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