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(183)
Contes A r a b s s. %7Î
tl^nt de prendre congé du fils ; mais comme
Tefclave d'Ali Baba venoit d'ouvrir , le fils le
prit obligeamment par la main , & en entrant
le premier , il le tira & le força en quelque
manière d'entrer , comme malgré lui,
Ali Baba reçut Cogia Houflain avec un vifage
ouvert , & avec le bon accueil qu'il pouvoit
fouhaiter. Il le remercia des bontés qu'il avoit
pour fon fils : L'obligation qu'il vous en a , &
que je vous en ai mol-^méme , ajouta-t-il , eft
d'autant plus grande, que c'eft un jeune hom-
me qui n'a pas encore l'ufage du monde , & que
vous ne dédaignez pas de contribuer à le former,
Cogia Houflain rendit compliment pour com-
pliment à Ali Baba , en lui aflîirant que fi fort
fils n'avoit pas encore acquis l'expérience de
certains vieillards , il avoit un bon fens qui lui
tenoit lieu de l'expérience d'une infinité d'autres.
Après un entretien de peu de durée fur d'au-
tres fujets indiiférens , Cogia Houflain voulut
prendre congé. Ali Baba l'arrêta : Seigneur ,
dit-il , où voulez-vous aller ? Je vous prie de
me fair-e l'honneur de fouper avec moi. Le re-
pas que je veux vous donner eft beaucoup au*
deflbus de ce que vous méritez; mais tel qu'il
eft, j'efpère que vous l'agréerez d'auffi bon cceut
que j'ai intention de voi:s le donner.
Seigneur Ali Baba , reprit Cogia Houflain -^

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