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i6S Les MILLE et une Nuits,
voleurs s'étoient munis. Ils tranfpovtèrent ces
corps au bout du jardin , & ils les arrangèrent
<dans la foire;& après les avoir couverts de la terre
•quHk en avolent tirée , ils difjriersèrent ce qui en
"reftoit aux environs , de manière que le terrein
^iTJt égal comme auparavant. Ali Baba fit ca-
cher foigneufement les vafes à l'huile & les ar-
mes ; & quant aux mulets , dent il n'avoit pas
"befoin pour lors , il les envoya au marché à
différentes fois , où il les fit vendre par fon
efclave.
Pendant qu'Ali Baba prenoit toutes ces me-
'fures pour ôter à la connoilTance du public par-
■quel moyen il étoit devenu riche en peu de tems,
'le capitaine des quarante voleurs étoit retourne
^ la foret avec une mortification inconcevable i
"& dans l'agitation , ou plutôt dans la confufioh
où il étoit d'un fuccès fi malheureux Se Ç\ con-
^râite à ce qu'il s'étoit promis ; il étoit rentré
, jlans la grotte , fans avoir pu s'arrêter à aucune
réfolution dans le chemin fur ce qu'il devoit faire
ou ne pas faire à Ali Baba,
La folitude où il fc trouva dans cette fômbrQ
demeure, lui parut affreufe. Braves gens , s,*é-
cria-t-il, compagnons de mes veilles, de mes
■çourfes & de mes travaux , où etes-vous ? Que
puis-je faire fans vous ? Vous avois-je alfem-
*blés & choifis pour vous voir périr tous à h

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